Marie-Lune Bacon et Mathylde Deschenes étudiantes en technique d’éducation spécialisée au Centre d’études collégiales en Charlevoix

Le trouble du développement de la coordination, qu’est-ce que c’est? C’est un trouble neurologique qui affecte la capacité à coordonner et planifier les mouvements. En d’autres mots, c’est une difficulté à faire des gestes de façon automatique. Malheureusement, le TDC ne peut pas être guéri, et la personne n’a d’autre choix que d’apprendre à vivre avec les difficultés que cela implique.

Les causes du TDC n’ont toujours pas été découvertes par les chercheurs, mais ils ont pu confirmer qu’il s’agit d’une anomalie cérébrale qui cause une mauvaise transmission neurologique. Les personnes les plus à risque d’avoir ce trouble seraient les nouveau-nés prématurés, les bébés à petit poids, les bébés ayant été exposés à l’alcool lors de la grossesse ou ayant eu une naissance compliquée.

Près de 5% de la population générale aurait un trouble du développement de la coordination.

Le TDC peut s’accompagner de plusieurs difficultés se regroupant dans trois différents aspects, soit l’organisation, la motricité et la concentration. Nous allons aborder certaines des manifestations de chacune de ces catégories.

Dans l’organisation, on peut voir une difficulté à planifier (habileté à se préparer à l’avance), ce qui crée un gros défi pour se mettre en action, mémoriser un certain nombre d’informations entourant une tâche et définir l’ordre des tâches.

Pour la motricité (mouvements), il y a deux sous-aspects. Premièrement, la motricité globale chez les personnes ayant un TDC comporte des difficultés d’équilibre (s’habiller ou monter l’escalier) ainsi que des difficultés à sauter, faire des sports ou courir. La discipline la plus complexe pour une personne ayant un TDC serait un sport comportant la manipulation d’un ballon puisque cela demande la capacité de coordonner les mouvements avec le ballon et garder l’équilibre.
Deuxièmement, concernant la motricité fine, on constate des difficultés d’écriture (tenir le crayon, suivre des lignes, former des lettres) et de manipulation (lacer des chaussures, boutonner une chemise, manipuler le matériel scolaire).

En ce qui a trait à la concentration, les personnes ayant un TDC sont facilement distraites et agitées par des stimulations externes (une lumière ou un écureuil qui passe dehors), elles peuvent avoir une mémoire plus restreinte et éprouver une difficulté à écouter et à retenir les consignes.

Bien que ce trouble soit incurable et non visible, il existe certaines interventions qui peuvent aider à faciliter la vie des personnes. En contexte d’apprentissage, ces interventions portent principalement sur trois dimensions : temps, matériel et environnement.

Tout d’abord, pour le temps, il peut être très aidant de donner des temps de pause fréquemment. De plus, on peut prévoir plus de temps pour réaliser l’activité ou le mouvement. On pourrait aussi diminuer la charge de travail au besoin.

Ensuite, pour le matériel, on peut prévoir des supports visuels et utiliser des pictogrammes afin d’aider à décortiquer les étapes et les tâches. Il est important d’enlever le matériel inutile pour faciliter la concentration. L’utilisation de jouets anti-stress peut également aider dans ce sens.

Finalement, pour l’environnement, on peut pairer l’enfant ayant un TDC avec un autre élève de sa classe, ce dernier pourra l’aider pour les tâches plus difficiles comme prendre des notes par exemple. Il faut, de plus, s’assurer de maintenir le contact visuel afin d’attirer l’attention de l’enfant. Enfin, la sensibilisation des autres enfants de la classe, sur l’existence de ce trouble, demeure un moyen très efficace pour favoriser l’intégration.